Remise des Palmes académiques à Jérôme Scorin
Association Culturelle Juive de Nancy
Dimanche 28 septembre 2008
Intervention de Virginie Nicolas


À deux reprises, cette semaine, des collègues m’ont demandé ce qui m’a poussée à enseigner l’Histoire.
Alors j’explique une nouvelle fois ma rencontre avec vous, Jérôme.
Je constate comme toujours de la curiosité et une certaine perplexité.
Comment leur expliquer vraiment ce qui nous lie ?
Il faut faire un retour 13 ans en arrière lorsque j’étais élève, en classe de 3ème, au collège de Monts, en Indre-et-Loire.
Monts, cette petite commune calme où j’habitais dont j’apprends le sombre passé ce jour de février 1995 où vous venez raconter, avec d’autres, votre histoire et votre internement au camp de la Lande.
Ce jour-là, c’est vous seul que j’ai vraiment entendu. Votre témoignage m’a bouleversée.
J’ai eu le plaisir de vous rencontrer à nouveau quelques mois plus tard à l’occasion de l’inauguration de la stèle à l’emplacement du camp de La Lande.
Et ce fut le début de notre belle amitié — peut-être est-ce parce que ce jour là vous m’aviez offert des fleurs ?...

Cette amitié a grandi au fil des ans, des lettres échangées, du temps passé ensemble.
J’enseigne maintenant l’Histoire “à cause de vous” comme j’aime souvent le dire pour vous provoquer! Notre rencontre est un exemple parmi tant d’autres de cette transmission de la mémoire qui vous tient tant à coeur. Vous avez pendant des années consacré du temps pour venir à notre rencontre avec chaleur et modestie.

Soyez assuré que nul n’a pu rester indifférent à votre témoignage. Nous avons donc, à notre tour, l’impérieux devoir de prendre le relais et de poursuivre ce travail de mémoire.